AZALI CONSTATE L'ECHEC TOTAL DE SAMBI

Publié le par ABDOU DJABIR

Azali constate « un échec regrettable des projets » du président Sambi

Azali constate « un échec regrettable des projets » du président Sambi
L'ancien président Azali Assoumani critique le régime Sambi. Huit mois après sa conférence de presse de janvier dernier où il avait annoncé avoir « brisé le silence qu'il s'était imposé » durant tout le mandat de son successeur, le colonel Azali s'est exprimé encore publiquement, hier, dans le cadre de l'émission « Bangwe la siassa » de la radio Karibangwe, une station privée installée à Iconi.

Ce fut l'occasion pour cet ancien chef de l'Etat de faire un tour d'horizon de la situation politique, économique et sociale du pays. Commentant le bilan socio-économique du régime de son successeur Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le colonel Azali a constaté un « échec regrettable » de ses projets phares. « Le projet Habitat a sombré corps et âme dans les méandres de l'amateurisme et de l'incompétence comme l'a reconnu le président Sambi », a-t-il assené.

« Les effets de la loi sur la citoyenneté économique et les mannes annoncées se font attendre », a-t-il ajouté. « La politique de l'emploi est une catastrophe : elle se caractérise par une vague de licenciements massifs sans précédent et un manque d'imagination », a-t-il encore cité avant de conclure qu'« en matière d'économie on a plus de questions angoissantes que de réponses rassurantes ».

Azali s'est auparavant félicité de l'accord politique signé le 16 juin dernier entre le président Sambi et les gouverneurs des îles. « Je salue la sagesse qui a prévalu », a-t-il déclaré ajoutant que « si l'un des éléments fondamentaux de la réconciliation, l'autonomie des îles, a été battue en brèche par les autorités de l'Union, le principe de la présidence tournante, elle, a été sauvegardé et s'est imposé, du moins dans sa lettre ».

Evoquant, le processus électoral en cours, l'ancien président a plaidé pour la « tenue d'élections libres, démocratiques et transparentes ». « Bannir la tricherie et la corruption, mettre en pratique la rigueur et la transparence, constituent un défi moral que les Comoriens doivent relever d'abord par et pour eux-mêmes et ensuite pour la crédibilité de leur pays vis-à-vis de l'extérieur », a-t-il prêché.

Comme d'autres membres de l'opposition, le colonel Azali, a manifesté un certain doute quant à la volonté du régime en place de tenir les élections aux dates prévues. « Les déclarations officielles ne font aucun mystère sur le peu d'enthousiasme des gouvernants à voir se dérouler les élections aux dates fixées et assister à une investiture avant mai 2011 », soutient-il. Azali a enfin suggéré qu'un « vrai débat » soit engagé au cours de la tournante mohélienne pour faire le bilan des institutions du Nouvel ensemble Comorien.

C'est sur le plan de la sécurité et de l'économie que ce prédécesseur du président Sambi a été le plus critique envers le régime actuel. Il a brossé un tableau sombre de la situation sécuritaire du pays relevant une « montée inquiétante de l'insécurité, jamais connu auparavant dans ce pays » citant les cas d'assassinats et incendie de domicile enregistré dans différentes localités du pays. Parlant de l'assassinat du lieutenant colonel Combo, cet ancien chef d'état major de l'armée a « réclamé la manifestation de la vérité ».

« Nous réclamons la manifestation de la vérité. Nous ne pardonnerons pas les manipulations dans cette affaire », a-t-il clamé haut et fort insistant sur le fait que « l'enquête doit se faire avec professionnalisme et rigueur ». Il a noté au passage qu'il fallait procéder au préalable à une enquête interne au sein de l'armée. L'ancien président a, par ailleurs, critiqué le fait que cette « enquête soit confiée à la police nationale » émettant des sérieux doutes sur les moyens humaines et logistique dont dispose cette unité pour pouvoir mener une opération pareille.

Azali s'est ensuite interrogé « pourquoi le gouvernement comorien n'a pas actionné nos accords de coopération avec la France afin de faire venir un expert pour épauler les enquêteurs locaux ».

Au cours de cette émission, l'ancien chef de l'Etat a communiqué des documents comparatifs de la situation économique et des projets initié ou réalisés durant son régime et au cours du régime actuel.

Faïssoili Abdou
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